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Stress au travail VS stress dans le sport, quel enseignement ?

Dernière mise à jour : 30 mars 2022

Le monde sportif et le monde professionnel font l'objet de nombreuses comparaisons notamment en matière de recherche de performance et de gestion du stress. Et leur lien tenu questionne : l'expression "gestion du stress" est-elle appropriée dans le monde professionnel ? Performance et stress peuvent-ils cohabiter dans l'entreprise ? Et que dire de bien-être, stress et performance ! L'approche comparée de ces deux environnements ouvre à de nouveaux possibles.


Parce que le monde du sport -haut niveau ou amateur- et celui de l’entreprise, ont en commun une recherche de performance continue, qu’ils sont source de stress, il est assez commun de considérer ces deux mondes comme similaires. Pour évoluer dans chacun d'eux -en tant que sportive de compétition et entraineur- mon point de vue est différent et plus encore quand il s'agit de gestion du stress et de la performance.



Stress et performance : vrais ou faux amis ?


D’après le NIOSH(1), “l’on peut définir le stress au travail comme les réactions physiques et émotionnelles négatives qui se produisent lorsque les exigences au travail ne concordent pas avec les capacités, les moyens ou les besoins du travailleur. Ce stress peut se traduire par des problèmes de santé, voire des accidents”.


C'est ce que démontrent les travaux de Yerkes et Dodson (1906) : la limite entre performance et épuisement est ténue.


Au-delà de ce constat, l’objectif de ce contenu est d'identifier la différence de prise en compte des sources de stress dans le sport et dans l’entreprise et la gestion de leur impact sur la performance.


Selon la définition de l'OMS, le stress apparaît lorsque nous considérons que nos ressources et stratégies de gestion personnelles sont insuffisantes pour répondre à une situation, une problématique, un objectif. Aussi, plus j'ai confiance en mes ressources pour dépasser une situation, moins elle impacte mon niveau de stress.


Et cette sensation d'être dépassé, de ne pas avoir la ressource pour faire face, peut par ailleurs être objective ou non, réelle ou non et est propre à chacun. Une situation source de stress pour un individu A, pourra être source de plaisir pour un individu B.


Ainsi, au-delà d'un certain seuil et en fonction de la croyance personnel à disposer des ressources pour faire face, une même situation va générer de la performance, de la fatigue, de l'épuisement, de l'anxiété voire un burn-out.


Stress sportif, variable d'ajustement vers la performance


Sauf exception, l’individu accepte -voire vient rechercher- les conditions de stress à imposer au corps ou au mental pour progresser dans sa pratique sportive. Charge à l’entraineur, par le biais du programme d’entraînement qu'il élabore, de définir ces conditions : le niveau de stress, de contrainte (technique, physique ou mentale...) et les temps de récupération optimaux pour atteindre les objectifs fixés. Charge au sportif d’accepter ce niveau de contrainte ou stress, sur la période considérée.


Au terme de celle-ci et du temps de récupération prédéfini, il pourra évaluer les résultats atteints en conditions « normales » ou de compétition s'il y est préparé. Le stress joue ainsi le rôle d'une variable d'ajustement pour atteindre un résultat optimum, une performance sportive correspondant au potentiel actuel du sportif.


Parfois, cette planification, aussi pertinente soit-elle, ne suffit pas à atteindre l'objectif fixé ; une situation qui, si elle s'éternise, peut être source à son tour... de stress. A ce titre, le monde sportif de haut niveau dispose d'un encadrement spécifique qui, à différents stades, va pouvoir accompagner les individus autrement que par l'acquisition des compétences propres au sport.


Stress professionnel : la constante propre à chacun


Au sein de l’entreprise, le contexte est quelque peu différent pour deux raisons principalement.


D’une part, les organisations évoluent dans un environnement instable ; de ce simple fait, les situations de contrainte et donc de stress sont intrinsèques à l'écosystème professionnel. Elles sont souvent peu prédictibles ; cf. les contraintes organisationnelles et changements culturels et autres générés par la crise sanitaire, les nouvelles règlementations européennes ou nationales liées à la protection des données, etc.


D’autre part, les relations interpersonnelles que l’entreprise induit, peuvent, elles aussi, être source de stress. Ces contraintes ne sont pas choisies par les individus et sont peu prédictibles également.


En conséquence, parce que ces contraintes s’enchainent et s'entremêlent, elles laissent peu de place à un "temps de récupération" profitable à l'individu ou l'équipe. L’entreprise se dessine donc comme un environnement source d'un stress potentiel incompressible.


Quel impact dans l'équation stress / performance ?


En plus du stress né des contraintes quotidiennes de chacun, et de celui possiblement généré par la fixation d'objectifs -variables communes au monde sportif et professionnel-, trois différences émergent de ces observations en termes de "gestion du stress" dans l'entreprise :

  • Le caractère multiple -interpersonnel, intra-organisation et externe à l'organisation- des sources de stress coexistant dans l'environnement professionnel et impactant différemment les individus ;

  • La capacité à évaluer et maitriser un niveau de stress stable et optimum (cf. la courbe du stress /performance et les travaux de Yerkes et Dodson) qui puisse servir la performance individuelle et donc collective ;

  • La possibilité de prévoir des plages de récupération, propre au besoin de chaque individu.

Si l'on reprend l’analogie entre le monde sportif et professionnel, la façon dont sont gérées les situations de stress dans la pratique sportive et le quotidien professionnelle sont de nature différente. Pour autant, à la condition de considérer dirigeants, managers et salariés comme autant d'athlètes, l'approche comparée de ces deux environnements ouvre de nouveaux possibles.


Dans cette optique, il n'est pas ici question de gérer des contraintes et le stress lié à l'écosystème professionnel : créer un cadre -plus ou moins factice- de bien-être fait de plantes vertes et canapés colorés et d'injonctions à la bienveillance. Il ne s'agit pas non plus de gérer des temps de récupération quand ils sont devenus indispensables ou indiscutables (en cas d'épuisement mental voire burn-out).


Il s'agit de déployer, comme dans le milieu sportif, les solutions permettant aux acteurs professionnels de développer, de découvrir leurs propres ressources. Dit autrement : il s'agit pour l'entreprise de permettre à ses acteurs de reconnaitre ou développer ses propres ressources pour faire face aux situations potentiellement sources de stress et auxquelles elles peuvent ne pas avoir été préparées par ailleurs. Dans cette approche, il appartient à l'entreprise de « préparer » ses acteurs clés -et qui le souhaitent- bien en amont de situations à risque, comme l'entrainement prépare les sportifs dans leur pratique.


Une approche globale : entrainer la confiance en soi


Elaborer un plan d'entrainement implique de prendre en compte plusieurs aspects en fonction de l'objectif à atteindre et des individus. Au-delà des cycles travail/récupération, il intègre notamment un axe de préparation spécifique et un axe de préparation plus global. S'agissant de la "gestion du stress" dans l'environnement professionnel, c'est cet axe plus global qui nous intéresse.


Un exemple : si je souhaite développer la performance d'un jeune athlète, une partie de l'entrainement sera dédié

- aux spécificités du sport concerné (le spécifique) : le griffé en course de vitesse, l'attaque d'une haie, la tenue de prise en escalade ou le renforcement de certains muscles liés à la pratique sportive

- à la pratique sportive glus globalement (l'approche globale) : le travail sur les filières énergétiques (j'aurai beau avoir le meilleur griffé possible, si mon système cardiaque et musculaire ne peut supporter le stress du 400m, inutile prendre de départ), le renforcement musculaire global, etc.


Comme évoqué précédemment, le niveau de stress est fonction de la capacité perçue à pouvoir faire face, à avoir confiance en ses ressources pour dépasser une situation. Cette capacité est la confiance en soi. Elle est propre à chacun.


Entrainer la confiance en soi, c'est développer la connaissance de soi et l'estime de soi. La démarche implique certes un engagement, tant du monde professionnel que de l'individu. Elle présente dans une même temps un double avantage :

  • Elle sert la performance de l'individu dans son quotidien : il y gagne dans tous les domaines de vie ;

  • Elle sert, par effet ricochet, la performance collective.

Accompagner les acteurs de l'entreprise pour leur permettre de développer leur estime de soi, c'est l'objectif de l'Elément humain® élaboré par Will Schutz. Cette approche globale offre à chacun la possibilité de développer le leadership de soi. Elle s'appuie sur des méthodes que l'on retrouve dans l'entrainement sportif : autodiagnostic, feedback, imagerie mentale, visualisation, expériences physiques.


Développer la connaissance de soi, pilier de la confiance en soi et du leadership de soi développe la capacité de chacun à faire faire à des situations potentiellement sources de stress et d’une plus grande performance individuelle.



Développer sa connaissance de soi n'est pas inné : elle s'expérimente et se développe.

- Leadership personnel, les fondamentaux : Exploration du comportement et des émotions associées

- Leadership & efficacité personnelle : Comportements, émotions et estime de soi (Elément Humain® Module 1)

PROGRESCIME

Développer la Performance éthique®


(1) Le National Institute for Occupational Safety and Health (Institut national pour la sécurité et la santé au travail), ou NIOSH, est une agence fédérale américaine chargée de mener des recherches et formuler des recommandations pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.


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